Plus qu’on le croit, l’urbanisme permet d’agir sur maints enjeux citoyens. Car la politique et l’action urbanistiques consistent à gérer « l’organisation et l’aménagement des espaces urbains, en vue d’assurer le bien-être de l’homme et d’améliorer les rapports sociaux en préservant l’environnement. » L’urbanisme est donc une des voies pour concrétiser les choix politiques fondamentaux.
Pour moi, la ville doit être un lieu de bien être, d’accomplissement de soi : pour ceux qui y habitent, pour ceux qui y travaillent, pour ceux qui y viennent pour l’offre de services en santé, loisirs, éducation, formation, culture….
Liège est faite de diversité et c’est sa principale force : la diversité de ses habitants, des types de logements, l’existence d’espaces verts et de places publiques où se détendre, où rencontrer et partager, la variété des lieux de commerces permettant d’effectuer tous types d’achats courants ou moins courants, la diversité de l’offre en équipements scolaires, culturels, de santé et sportifs, le nombre élevés de possibilités d’emploi, des moyens de transports pour se déplacer en ville ou pour partir vers d’autres territoires proches ou lointains, tout cela fait le présent de Liège et doit aussi guider son avenir.
Les lignes directrices évoquées ci-dessous constituent mon engagement politique en ma qualité d’Échevin de l’Urbanisme de la Ville de Liège.
Via cette fonction que j’exerce depuis 2013, je veille au quotidien à améliorer ce qui doit l’être afin de renforcer la qualité des lieux et du bâti, ceci au service des conditions de vie de tous et de l’exercice des activités culturelles, sociales et économiques. A travers mon action, je souhaite mener une politique urbanistique visant à dynamiser et réussir la transition urbaine en cours pour offrir à tous la possibilité de vivre sereinement en ville ou d’y exercer des activités professionnelles dans un milieu urbain de qualité, apaisé, solidaire et motivant.
La ville doit être réaffirmée comme le lieu par excellence de la vie sociale, des échanges et des activités humaines quelles qu’elles soient.
Les trois principes et quatre axes de travail ci-dessous constituent mon engagement quotidien envers les Liégeois et les usagers de la ville, tous, quels qu’ils soient.
TROIS PRINCIPES FEDERATEURS :
1. AGIR POUR LA QUALITE URBAINE ET UNE MODERNITE DOUCE
Les villes ont un avenir ! Lille, Gand, Anvers, Nantes… nous le prouvent chacune dans leur style : par la force de l’action publique et d’ambitions affirmées de qualité de l’habitat (les logements et leur environnement immédiat) et de place pour la vie économique, ces villes ont su se redéfinir, ont su redynamiser leur identité en ne niant ni leur passé ni leur présent tout en se projetant assurément dans l’avenir.
Une ville n’a aujourd’hui d’avenir que si l’Autorité publique est capable de la rendre aimable, de susciter l’envie d’y habiter et d’y exercer ses activités. A Liège, si rien n’est définitivement gagné, si les défis restent nombreux, la dynamique est cependant enclenchée et la ville est bien engagée dans son processus de revitalisation.
L’amélioration du cadre de vie (privée et professionnel) est et sera le facteur déterminant d’attractivité des quartiers et de leur repositionnement dans la ville au bénéfice de la cohésion générale. L’amélioration de la qualité urbaine, architecturale et paysagère des lieux doit dès lors devenir le fil rouge de la densification de la ville mais tout autant de la métropole que nous formons avec nos voisins.
Mon ambition pour Liège est d’y promouvoir une « modernité douce », qui offrira à la population présente et à la population qui l’a désertée les conditions pour (revenir) y vivre sereinement, pour y travailler, pour s’y créer ou s’y recréer. Une modernité douce qui évite de céder à la facilité consistant à produire des modèles immobiliers répétitifs finalement peu enviables. Une modernité douce qui cultive la diversité des personnes mais aussi des lieux, qu’ils soient destinés à la résidence, aux activités ou aux deux en même temps.
Pour combiner qualité de voisinage, diversité des logements, modernité des lieux de travail, rapport à la nature, en ville centre comme en périphérie urbaine.
Le but : être en ville chez soi et avec les autres.
2. AMPLIFIER LA DYNAMISATION EN COURS ET RÉUSSIR LA DENSIFICATION
La densification est pour moi l’action visant à agir pour améliorer l’existant et recycler ce qui doit l’être tout en travaillant à l’accueil de nouvelles activités et personnes.
Ce que je défends, c’est une densification finement planifiée s’appuyant sur la qualité des actes architecturaux, urbanistiques et d’aménagement.
Car Liège offre une variété de situations, ses quartiers ayant chacun des caractéristiques propres. De nombreux ilots et espaces – petits, moyens, grands – méritent d’être requalifiés, réinvestis, mais pas nécessairement en y ajoutant du bâti.
Pour assumer sa vocation de ville-centre, de cœur de Métropole, pour assumer à long terme ses missions et son offre de services publics et d’activités économiques, il est nécessaire de re-densifier là où cela est possible, là où, notamment, des activités économiques ont cessé.
Mais, en vue d’éviter toute surcharge des lieux, en vue de concilier au mieux vies privées et activités, ou encore pour éviter la privatisation des espaces de vie urbaine nécessaires à la cohésion sociale ou à l’épanouissement personnel de chacun, une densification doit être menée avec mesure et finesse : le cas de chaque quartier doit être étudié en fonction de ce qu’il est et de ce que l’on souhaite qu’il devienne.
Si nous assistons depuis une dizaine d’années à un renversement de tendance qui se marque par un souci accru pour la qualité de vie en ville, il reste cependant du chemin à parcourir pour adapter le bâti et la trame urbanistique de la ville aux besoins urbains actuels et futurs de tous. Je m’y emploie et je compte le faire dans une dynamique partenariale avec tous les acteurs et parties prenantes présents sur le territoire de la ville et de sa métropole. Pour y parvenir, la manière de faire de l’urbanisme mérite d’être renouvelée.
D’où l’ambition de mieux différencier les actions pour les lieux de la ville ordinaire – où la résidence est la fonction principale – et celles pour les lieux de la ville dense, et de faire de cette dernière un lieu tout autant agréable à vivre que stimulant pour entreprendre.
3. FAIRE SOCIÉTE A L’ECHELLE DES QUARTIERS, DE LA VILLE ET DE LA MÉTROPOLE
La ville de Liège n’est pas un lieu de vie et d’activités comme les autres. Vu l’uniformisation des modèles urbains, il y a lieu de le dire et de l’expliquer.
Liège est d’abord un lieu bâti qui est le résultat d’un très long processus. Ce processus n’est pas interrompu, loin s’en faut. L’Autorité locale est là pour le piloter et répondre aux exigences toujours plus fortes des habitants quant à la qualité de leur lieu de vie, y compris avec une demande d’innovation et de créativité contemporaine.
De vastes programmes d’aménagement du territoire et d’urbanisme ont été menés ces vingt dernières années pour redonner vie à des quartiers centraux, pour redonner du lustre à notre ville, pour réintroduire la qualité urbaine là où elle avait disparu, pour panser les plaies des périodes industrieuses ou modernistes.
Le travail n’est bien sûr pas fini : d’autres programmes sont en cours aujourd’hui, qui permettront de franchir de nouvelles étapes dans l’animation à long terme de Liège.
Une ville dynamique est une ville qui créé de l’activité et qui prend aussi sans cesse des mesures pour améliorer le cadre de vie.
Liège est un lieu où l’ensemble des besoins individuels et collectifs peuvent être satisfaits et où ils devront – à l’avenir – être mieux encore assurés et rencontrés.
Ma ligne de conduite est d’agir au bénéfice de quiconque vit, travaille, cherche à agir et rêve dans la ville afin de faire société tous ensemble.
Enfin, Liège n’est pas une île et est tout à fait concernée par les démarches de ses voisines qui œuvrent elles aussi pour donner de l’avenir à leur territoire et à leurs habitants. Nos voisines directes entreprennent elles aussi et c’est très bien ainsi. Mon intention est de me montrer de plus en plus solidaire et de développer les collaborations pour se renforcer l’un, l’autre. Notamment en pratique urbanistique.
Ces ambitions générales, je travaille à les mettre en application via les quatre axes de travail ci-dessous, eux-mêmes mis en œuvre à travers différentes actions.
QUATRE AXES DE TRAVAIL POUR AGIR
1. SÉCURISATION ET STIMULATION DE L’ACTION DE TOUS LES ACTEURS DU RENOUVEAU URBAIN
Les professionnels de l’urbain s’accordent pour dire qu’une ville ne se renouvelle pas qualitativement sans un cadre structurant et des lignes directrices. Lesquels permettent aux acteurs de terrain de suivre le mouvement voulu par les Autorités locales et de s’y référer pour accomplir leurs missions et exercer leur créativité.
Les promoteurs et développeurs demandent eux-mêmes, pour exercer au mieux leur objet social, que les villes aient un cadre organisationnel à la fois clair, précis et stable dans le temps.
Les citoyens ont eux aussi besoin d’un cadre clair et rassurant.
Ce n’est pas encore assez le cas à Liège et c’est pour moi une priorité d’y travailler activement.
Je souhaite un cadre organisationnel plus clair, plus sécurisant et plus structurant pour tous : les citoyens, les usagers de la ville (pour le travail ou les loisirs) et les professionnels-investisseurs.
Ce cadre structurant, ces lignes directrices claires et précises peuvent être traduites dans différents types de documents et via diverses actions : depuis la révision des plans jusqu’aux projets concrets en passant par le dialogue organisé avec les professionnels de la ville, les débats publics…
Canaux de concrétisation à exploiter pour clarifier et renouveler le cadre organisationnel nécessaire à la mise en œuvre du projet politique :
- Amplifier le rôle de la Ville en tant que pilote du développement urbain
- Un Laboratoire de Ville avec l’Université pour mieux gérer les enjeux urbains et métropolitains
- Faire évoluer les règles urbanistiques existantes pour améliorer la sécurité et la qualité des actes
- Mieux utiliser les outils de l’urbanisme opérationnel
- Travailler plus directement et solidairement avec les villes contiguës
2. DIVERSITE, QUALITE ET ACCESSIBILITE DE L’OFFRE IMMOBILIERE
L’accès au logement est un droit fondamental de tout être humain. Les politiques publiques doivent contribuer efficacement à atteindre cet objectif.
Liège n’a cependant pas pour vocation de devenir le lieu de la très haute densité via la multiplication des immeubles collectifs en hauteur et par la division continue des immeubles existants.
Par ailleurs, face à l’urbanisation extensive des communes périphériques et rurales, la réaction pourrait être de proposer les mêmes produits que les autres lieux, où l’on constate désormais une tendance à produire de plus en plus de petits immeubles collectifs.
A Liège, il n’est pas pertinent de courir après la production de logements en grandes quantités, d’essayer de produire les mêmes logements que ce qui se produit en périphérie, ni de proposer le même type d’habitat et de cadre de vie autour de ces logements.
Il y a de nombreuses possibilités à Liège pour de l’habitat individuel de haute qualité et accessibles à différents publics et revenus.
Et nous avons à Liège d’autres atouts qui nous permettent de défendre l’identité de l’habitat en milieu urbain : tous types de commerces à faible distance, une offre complète de services publics (enseignement, santé, administrations, structures d’aides à l’entreprise et aux activités professionnelles de tous ordres…), une offre culturelle inégalée ailleurs, la possibilité de pratiquer tous types de sports, des espaces publics de détente, de promenades ou de rencontre…
L’urbanisme doit renforcer et valoriser cette offre, cette diversité, au bénéfice du confort de vie de chacun, qu’il habite ou exerce son activité à Liège.
La qualité de lieux de vie, des logements individuels et des lieux de travail est mon ambition en tant qu’Échevin de l’Urbanisme.
L’amélioration de la mobilité jouera un important rôle de soutien en la matière et je m’emploierai à y apporter ma contribution via les actes d’urbanisme.
Actions que j’ai l’intention de porter pour soutenir la diversité de la production immobilière (logement et activités économiques) et l’accélération du processus de renouvellement de la ville sur la ville.
- Renouveler la manière de mener la stratégie de production de l’habitat
- Stimuler et accroître la diversité de l’offre immobilière
- Accroître la production de logements destinés aux familles
- Lutter contre la suroffre en petits logements dans les quartiers
- Développer une approche spécifique pour le logement étudiant
- Eviter l’exclusion des populations déjà présentes dans les quartiers
3. QUALITE DU CADRE DE VIE ET DEVELOPPEMENT DE L’ECOMOBILITE
Je défends l’application de règles urbanistiques différentes suivant les endroits de la ville où il s’agit d’intervenir. S’il faut définir deux grands types de zones, qui peuvent ensuite être déclinés en sous-catégories, je dirais qu’il y a la « ville active » (dense en logements et activités) et la « ville résidence » ou « ville ordinaire » (majoritairement de l’habitat).
La « ville active »peut accueillir plus d’activités que de logements, la « ville ordinaire » est, elle, plus apaisée et accueille plus de logements que d’activités. C’est en particulier dans la « ville ordinaire » qu’il faut promouvoir le logement de type familial plutôt que collectif.
Pour assurer la quiétude et la sécurité des habitants de la « ville ordinaire », pour assurer la bonne coexistence des activités urbaines et de la résidence, quelques principes doivent être mis en œuvre.
La qualité de vie en ville est certes liée à la qualité de ses espaces bâtis mais elle l’est tout autant à la qualité de ses espaces non bâtis, qu’ils soient publics (comme les rues, les places, les parcs) ou privés (jardins ou ensemble de jardins, intérieurs d’îlots, zones de cours et jardins…).
La présence d’activités économiques (commerces, services, bureaux…) est elle aussi liée, entre autres facteurs, au cadre de vie environnant qui leur est proposé.
La qualité de vie en milieu urbain est aussi fortement dépendante de la faculté de se déplacer rapidement, en sécurité, confortablement.
L’amélioration du cadre de vie et l’écomobilité sont ainsi des facteurs déterminant d’attractivité des quartiers et du repositionnement de la ville comme lieu attractif pour la résidence et les activités.
Principales démarches que je mène :
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- Adapter la pratique urbanistique à l’identité et aux besoins des quartiers
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- Concevoir un réseau de nouveaux espaces publics sur tout le territoire
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- Développer l’écomobilité via les actes d’urbanisme et les plans
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- Favoriser la verdurisation des espaces-rues (façades…)
- Maintenir l’intimité et la qualité des intérieurs d’îlots
4. HABITAT, EMPLOIS ET CULTURES POUR FAIRE SOCIÉTÉ
La ville est à la fois un lieu de vie, d’activités et d’échanges (immatériels et matériels).
C’est le lieu de vie de 200.000 personnes et le lieu où, en même temps, s’exercent de très nombreuses activités professionnelles, de loisirs, de santé…, quotidiennement ou occasionnellement.
L’aménagement du territoire travaille la grande maille. L’urbanisme les moyenne et petite.
L’urbanisme s’attache en particulier à organiser l’adaptation du cadre de vie et d’activités en visant la coexistence et la complémentarité de l’ensemble des activités qui s’exercent dans la ville.
La densification est pour moi l’action visant à agir pour améliorer l’existant et recycler ce qui doit l’être tout en travaillant à l’accueil de nouvelles activités et personnes.
Principales pistes d’actions pour soutenir cet objectif :
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- Soutenir la présence et le développement des activités pourvoyeuses d’emplois
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- Anticiper les besoins d’une ville de 230.0000 habitants
- L’urbanisme pour accroître le sentiment de sécurité et la cohésion sociale