S’il y a un nom qui dit la manière originale qu’ont les « Belges » d’être au monde, c’est bien René Magritte.
Surréalisme, autodérision, folie disciplinée par le goût de la précision, affectivité bridée par l’élégance de la retenue, vision de soi et du monde décalée. Autant de clichés, bien sûr, mais qui, s’ils ne contenaient pas une part de vérité, ne seraient que de simples poncifs.
Plus sérieusement, j’aime Magritte pour son humour, sa poésie, l’intelligence de ses interprétations, la vigilance de sa pensée.
Ensuite, Magritte est non seulement un immense artiste et une icône belge, européenne et mondiale, il est de ceux dont le nom de l’œuvre attire sans coup férir des foules de visiteurs.
Mieux, son statut emblématique, son ubiquité dans l’imaginaire des gens (qui, en effet, ne reconnaît pas immédiatement une œuvre de Magritte ?), l’étrangeté même de ses œuvres, en font un candidat idéal au type de traitement que propose cette exposition immersive. On sait que ce type d’exposition a fait une entrée fracassante dans le monde des expositions. Il était temps que nous l’offrions au public liégeois, et qui mieux que Magritte, passeur de génie, pour ce faire ?
Cela ne doit altérer en rien nos missions d’institution muséale, la mise en valeur de nos œuvres ici en articulation avec cette ouverture à de nouveaux publics, reste notre souci premier.
Jean Pierre HUPKENS